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Depuis une quinzaine d’années, je reçois des adolescents et jeunes adultes. Ma pratique s’est notamment développée en institution, en articulation avec une prise en charge éducative, parfois sous contrainte judiciaire.
Je reçois de nombreux adolescents qui expriment leur mal-être par des mises en danger, des passages à l‘acte, de l’agressivité; mais aussi des difficultés scolaires, un repli sur soi, des addictions, des troubles alimentaires ou du comportement.
L’adolescent, comme l’enfant, consulte souvent à la demande de ses parents ou d’un professionnel. Il peut l’accepter avec facilité ou bien opposer un refus, car ce qui dérange ou inquiète l’entourage ne le questionne pas forcément. Il peut néanmoins s’agir d’un appel qui en tant qu’adulte nous est adressé.
Grâce à mon expérience, je sais que le fait de consulter à la demande d’un tiers n’est pas forcément un obstacle. La souffrance de l’adolescent n’est pas nécessairement où nous l’attendions, mais il est souvent tout à fait en mesure, et bien plus qu’on ne le croit, de s’exprimer et de dire ce qui le dérange lui, dans sa vie.
Cette prise de parole nécessite qu’il ait un lieu qui lui soit dédié et que le contenu des échanges soit confidentiel. Cela ne signifie pas que le parent en soit écarté, il reste porteur de la démarche et peut être reçu et entendu sur ses inquiétudes, soutenu dans sa réflexion sur ses choix éducatifs, informé sur des espaces proposant une prise en charge complémentaire.
De même, je peux avec l’accord de tous, être amenée à échanger avec les professionnels de santé, l’infirmière scolaire ou l’assistante sociale de l’établissement, les conseillers de Mission Locale... Cela peut permettre à chacun de pouvoir se positionner au plus juste et ainsi de mieux aider l’adolescent à trouver sa place dans l’espace social.
Lucile Dupleich
7 square de Châtillon
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